Entre musique et danse, le temps suspendu
- Rosalie Hurtado
- 25 juil.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 1 août
2026 sera la date anniversaire des 50 ans des rencontres du Son continu dans le Berry qui se tiennent chaque été à Ars, dans l'Indre, du 11 au 14 juillet. Le Son continu? Un festival qui respire la légèreté, la liberté d'être, le bonheur de partager, où tous les amoureux de musique et de danses traditionnelles, venus de toute l'Europe, vibrent à l'unisson.

Un festival qui, du 11 au 14 juillet dernier, a réuni plus de 20 000 personnes de toutes générations confondues et qui en réunira encore plus l'an prochain. Le Son continu ? Une fête de la musique puissance dix avec une dizaine de scènes qui s'agrègent autour du château d'Ars dans la forêt de Lourouer-Saint-Laurent dans l'Indre. Sept parquets permettent de jouer et de danser librement.

Tout près des tourelles, la Pommeraie, une scène sonorisée où se succèdent les groupes qui font danser des centaines de festivaliers. Plus loin, une magnifique clairière immense avec deux plateformes de danse. Celles-ci n’étant pas sonorisées, les danseurs semblent guidés par leurs propres pas. Le son est imperceptible. A l'orée de la clairière, on déguste avec ravissement pendant quatre jours et quatre nuits le coucher de soleil, le lever de la lune puis celui du soleil de nouveau car quand on aime, on ne se couche pas. Les musiciens ne se lassent pas de jouer et de faire danser. Ils aiment à se rassembler par instruments de musique. Peu importe la langue parlée, car la musique traditionnelle est universelle. Et cela tourne. Tournent sans cesse les vielles, sonnent les cornemuses, vibrent les accordéons... Tournent aussi les valses, bourrées, scottishs, mazurkas et autres polkas... Tournent les rondes qui se forment et les couples qui volent sur la piste chacun à sa manière.
Les connaisseurs virevoltent, les débutants apprennent les pas dans le temps, ou à contre-temps. Seuls importent la joie et le plaisir d'être là. Des couples de femmes et parfois d'hommes se forment. Certains d'entre eux aiment à s'afficher avec des jupes de tous types, longues, courtes... C’est à cette liberté vestimentaire que l'on mesure la joie du bal folk au Son Continu. Et pas seulement. Ouvert à toutes les musiques et à toutes les danses, il invite à s’amuser avec un plaisir tout partagé.
Autrefois à Saint Chartier...

Le Son continu a été lancé et a pris de l'ampleur dans les rues de Saint-Chartier, en 1976, autour de son château. L'originalité à l'époque était de réunir un grand nombre de luthiers d'Europe. Les Berrichons nous ont confié souvent qu'en termes de commandes, ils réalisaient là leur chiffre de l'année. Cela reste un point fort et aujourd'hui ce sont 150 luthiers venus d'Europe qui sont réunis ici. Le festival s'est déplacé à Ars, lorsque le château de Saint-Chartier, un tant soit peu délabré, a été vendu à un riche Espagnol qui l'a rénové dans les règles de l'art. Le festival a trouvé un magnifique écrin dans ce cadre fabuleux entre Nohant (où se trouve la demeure de George Sand) et La Châtre.
Dès l'origine, tout le village a été mobilisé pour que la fête soit une réussite. Aujourd'hui, l'organisation repose sur l'implication de 250 bénévoles sur deux créneaux de trois heures par jour. Cela fait bientôt 50 ans que la famille Fradet de Nohant fréquente assidûment ce festival, à Saint-Chartier où vivaient, Georges et Ernestine. Ils possédaient une maisonnette juste en face de « Chez la Jeanne », un restaurant populaire très fréquenté par les festivaliers, les musiciens et les danseurs. "Chez la Jeanne" a été repris par un couple mi-berrichon, mi-québécois, proches de la famille, "le P'tit Bonheur". Installés depuis quelques années seulement, le couple fait revivre le bourg avec des initiatives remarquables. Nostalgiques, des groupes de musiciens reviennent sur les lieux qui leur étaient chers. Toute une histoire de transmission et de passion…